L’externalisation des directions administratives et financières s’impose aujourd’hui comme une solution stratégique incontournable pour les PME, confrontées à des défis croissants en matière de performance et de conformité. ALTERDAF, un des acteurs du secteur en Ile de France, se démarque par sa souplesse dans la transformation des processus financiers des entreprises.

Esprit d'équipe avec un DAF externalisé en entreprise

Informations Entreprise : Comment voyez-vous l’évolution de la demande pour les services de direction administrative et financière à temps partagé ?

Marielle Cohen (Dirigeante d’ALTERDAF) : Le marché de la direction financière externalisée est en pleine expansion, car les défis auxquels sont confrontées les directions financières sont multiples. La gestion de la trésorerie, le pilotage de la performance de l’entreprise sont deux défis principaux qui motivent les dirigeants de PME à faire appel aux services d’un directeur financier externalisé. Au-delà de ces priorités, je constate deux thèmes majeurs qui agissent sur l’évolution de la demande :

Premièrement, l’importance croissante des sujets de Responsabilité Sociétale de l’Entreprise (RSE), qui impactent la finance par des obligations de reporting de plus en plus contraignantes, conformément aux directives européennes CSRD.

Deuxièmement, le potentiel de l’IA, dont les applications dans le domaine de la finance ne sont pas encore entièrement explorées. D’ailleurs, 45 % des directions financières prévoient d’investir dans l’IA d’ici trois ans, selon une étude PWC de novembre 2023. Ces défis justifient pleinement le recours à DAF externalisés pour soutenir la gestion de ces projets au sein des entreprises.

Mais le marché est également caractérisé par une augmentation de l’offre, avec un nombre croissant de jeunes diplômés en finance optant pour le statut de prestataire externe. De plus, de nombreux DAF choisissent d’embrasser cette pratique externalisée après seulement une dizaine d’années d’expérience dans les métiers de la finance. Selon l’étude DFCG 2023, la population des DAF à temps partagé est relativement jeune, avec 56 % de moins de 49 ans.
 

I.E : Quels sont les principaux avantages pour une PME de recourir à un directeur financier externalisé plutôt qu’à un DAF à temps plein ?

Marielle Cohen : Avec quelques millions d’Euros de chiffre d’affaires, une TPE/ PME ne dispose pas toujours d’un directeur administratif et financier salarié car la taille des équipes financières à gérer ne le justifie pas. Néanmoins le dirigeant a régulièrement besoin d’échanger sur la stratégie financière et sur la performance de son entreprise, et il a aussi besoin d’un appui opérationnel dans des circonstances spécifiques (augmentation de capital, fusion, recherches de financement, contexte de trésorerie tendue…).

Dans ce cadre, faire appel à un directeur financier externalisé présente plusieurs avantages. Premièrement, cela permet de bénéficier d’une expertise de haut niveau sans avoir à utiliser une ressource à temps plein. Ainsi, on peut recourir à un expert pour un temps limité, ce qui permet de réduire les coûts.

De plus, cette solution offre une grande flexibilité. On peut solliciter les services d’un DAF externalisé quelques jours par semaine et augmenter cette fréquence en cas de besoin spécifique, comme une acquisition ou la mise en place d’un nouvel outil financier. Cette flexibilité permet d’adapter les ressources en fonction des besoins ponctuels de l’entreprise.

I.E : Comment accompagnez-vous concrètement les dirigeants de PME dans l’optimisation de leurs processus financiers ?

Marielle Cohen : L’accompagnement des dirigeants de PME vise à améliorer la performance de leur entreprise, notamment à travers l’optimisation des processus financiers. Mon action se concentre sur l’identification des besoins de l’entreprise et la proposition de solutions adaptées, en particulier grâce aux déploiement d’outils financiers, par exemple un ERP ou un outil de digitalisation des factures fournisseurs.

Cela implique un travail d’analyse et de diagnostic pour identifier les besoins non couverts par les outils actuels, en étant au plus près du fonctionnement et de l’organisation de l’entreprise. Ensuite, je recommande des évolutions de process au regard des bonnes pratiques en matière financière et de contrôle interne, associées à un déploiement d’outils logiciels. Puis je pilote le projet de transformation qui se déroule en plusieurs étapes : cadrage, choix du logiciel, conception et accompagnement dans la réalisation du projet.

En résumé, j’effectue le lien entre l’intégrateur des logiciels et les services financiers de la PME, assurant une cohésion et une efficacité maximale dans la mise en place de ces nouveaux outils.

 

I.E : Quelles sont les compétences clés qui vous permettent de mener à bien des missions de transformation des programmes financiers ?

Marielle Cohen : Les DAF externalisés possèdent souvent des profils d’anciens de directeurs financiers ayant une riche expérience et réalisant diverses missions de management de transition. Ces interventions peuvent inclure le remplacement temporaire de DAF ou la gestion de crises au sein d’entreprises.

Pour ma part, je me spécialise davantage dans les missions de transformation des process financiers. Cette spécialité découle de ma double compétence : une connaissance approfondie des besoins et des enjeux financiers des entreprises, et une forte appétence pour les sujets informatiques. Cette affinité pour les technologies innovantes s’est développée au fil de nombreux projets SI Finance que j’ai pu gérer dans mes précédentes fonctions de DAF.

Ainsi, ma capacité à comprendre les enjeux financiers combinée à mon expertise en gestion de projets technologiques me permet de mener efficacement des transformations financières au sein des entreprises.

I.E : Pouvez-vous expliquer l’importance de l’organisation optimale des processus administratifs et financiers dans une PME ?

Marielle Cohen : Cette question concerne aussi bien l’organisation des services comptables, de facturation que des achats. L’objectif est de garantir une circulation à la fois sécurisée et fluide de l’information avec une grande visibilité pour le dirigeant. Il est essentiel d’instaurer des méthodes organisationnelles robustes.

Mon expertise réside précisément dans cette capacité à structurer et optimiser ces processus. J’ai acquis ce savoir-faire grâce à mon expérience en cabinet d’audit, où j’ai été sensibilisée aux enjeux de contrôle interne et de gestion des processus, ainsi qu’à travers des postes occupés dans de grands groupes réputés pour leurs règles strictes de compliance.

Par exemple, dans le processus allant de la commande fournisseur à la facturation et au règlement, il est crucial de s’assurer que chaque étape fonctionne de manière fluide, tout en empêchant les erreurs telles que l’enregistrement de factures en double ou des modifications non autorisées des coordonnées bancaires.
 
 

I.E : Comment envisagez-vous l’impact des outils d’intelligence artificielle sur les différentes fonctions de l’entreprise ?

Marielle Cohen : De plus en plus, la rapidité des changements et le volume d’informations à gérer quasi en temps réel vont nécessiter l’adoption croissante d’outils performants d’exploitation de la data, y compris pour les TPE et PME. Ces outils seront indispensables pour traiter les données de marché, obtenir des informations sur les concurrents et exploiter les données financières. Le directeur financier joue un rôle crucial auprès du dirigeant en l’aidant à acquérir et à exploiter ces outils pour améliorer la performance de l’entreprise.

Les technologies d’IA générative, en particulier, faciliteront l’exploitation de ces données, permettant ainsi d’accéder plus aisément aux informations pertinentes, de générer des simulations financières et prendre des décisions plus rapidement. Ces technologies auront un impact sur tous les services de l’entreprise, on le voit déjà aujourd’hui dans les services de ressources humaines pour les processus de recrutement et les services juridiques pour la rédaction de contrats.
 

Le DAF externalisé doit se tenir à l’écoute du marché et organiser une veille technologique pour connaître les outils de gestion les plus adaptés pour les conseiller aux dirigeants, afin de générer des gains de productivité pour l’entreprise.